Conduite des ruchers à lAbbaye de Buckfast
Compte-rendu de lexposé du Frère ADAM au Congrès de Cassel,
le 4 Septembre 1960
Extrait de La Belgique Apicole , |
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MODE DINSTALLATION DES RUCHERS
Ensuite, Frère Adam traite de la question : rucher couvert ou ruches en plein air. Il accorde sa préférence à ces dernières, notamment parce que les ruches étant moins rapprochées, la dérive est peu importante, et les dangers de propagation des maladies, moins grands. La disposition des ruches en ligne, dit-il, présente les mêmes inconvénients. Depuis 1922, il place ses ruches par groupes de quatre, chacune delles ayant sa planche denvol orientée différemment. Frère Adam na jamais constaté des différences de rendement de récolte, mais, par contre, moins dempoignades devant le trou de vol et pas de reines emballées par suite derreur de vol. Chaque groupe de quatre ruches est installé comme suit, à bonne distance lune de lautre : un socle commun pour deux ruches éloignées lune de lautre de 20 centimètres, les deux socles eux-mêmes placés de façon à ménager un couloir de 70 centimètres entre chacun des groupes de deux ruches du même socle. Le niveau du haut des ruches à environ 60 centimètres du sol facilite les travaux à exécuter aux ruches au cours de lannée. Et il poursuit comme suit :
A nos débuts, nous installions jusquà 100 ruches sur un même emplacement; actuellement nous nen groupons que 40 au maximum. Les 320 ruches de rapport sont dispersées en neuf endroits différents, en tenant compte de la nature du sol et des possibilités de miellée. Mais pour chacun deux, la miellée principale est fournie par le trèfle blanc et la bruyère.
METHODE DE CONDUITE DES RUCHES
Abordant la question de la conduite des ruches, Frère Adam émet diverses considérations dont nous retenons les suivantes :
Certes, sil nous était possible de prévoir le temps avec une certaine certitude, des interventions hardies de lapiculteur seraient justifiées et utiles pour le rendement économique du rucher. Mais nos prévisions du temps sont douteuses, aléatoires; lapiculteur, tout au moins le professionnel, ne peut se baser sur pareils éléments. Dans le sud Devonshire les possibilités de récolte sont, en fait, réduites au trèfle blanc cest chez nous que lon enregistre les plus fortes chutes de pluie.
Lapiculteur doit déterminer son mode dexploitation en vue de sassurer un rapport continu, sans égard autant que possible aux facteurs occasionnels. Bien que notre rucher soit exploité de façon intensive, notre méthode est basée sur les principes les plus simples et les plus élémentaires, tout en évitant tout travail qui ne soit pas strictement nécessaire. Il est vraiment étonnant de constater combien lapiculteur a peu de possibilités dintervenir positivement dans lintérêt des abeilles et en conséquence peu dinfluence sur le résultat final. „
LES TRAVAUX DE SAISON
Du début doctobre au premier mars, nous abandonnons nos abeilles à leur sort; la saison dhiver se passe souvent sans que jaille jeter un coup dil aux ruches. En automne, elles ont toutes été bien approvisionnées, principalement en miel. Aucun souci à avoir pour celles dont le toit a été attaché au socle à laide dun fil de fer; elles peuvent affronter les pires tempêtes.
Au début de mars, nous commençons le nettoyage des planchers des ruches et en profitons pour jeter un coup dil furtif sur létat des populations. Comme nous lavons dit, nos ruchers comportent environ quarante colonies, aussi avons-nous un stock sérieux de planchers de rechange.
Chaque matin, nous allons à lune ou lautre de nos installations et y procédons au remplacement des planchers souillés. Ceux-ci sont ramenés pour être nettoyés à leau bouillante et séchés au cours de la nuit. Lopération est ordinairement terminée à la mi-mars. A ce moment, la température extérieure est, chez nous, suffisamment réchauffée pour permettre une rapide visite des ruches et la réduction du nombre des cadres, en ne laissant que ceux qui sont bien couverts dabeilles. Il est pris note de la force de chaque colonie. Daprès ces indications nous calculons la force moyenne de chacun des ruchers et savons ainsi ceux qui sont soit trop faibles, soit trop vigoureux. Sur la base de ces données, nous pourrons procéder à légalisation des populations, quelques semaines tard, fin mars, simultanément avec le renouvellement des reines.
Pour cette dernière opération, la plupart des reines doivent avoir été choisies en temps voulu de façon à effectuer égalisation et renouvellement en même temps. Naturellement, une égalisation du nombre des cadres nest possible à cette date que si lon dispose de plusieurs ruchers, les abeilles et le couvain en surnombre sont transférés dans les ruches dun autre rucher; ainsi aucune crainte de retour des abeilles à la souche sur laquelle elles ont été prélevées et légalisation est réalisée dans les conditions les plus efficaces. Je considère cette opération, effectuée à cette époque de lannée, comme une des plus importantes, les avantages en sont multiples tant au point de vue de la technique de la conduite de ruches quà celui de son exploitation commerciale.
Pendant la période subséquente, nous traitons chacune delles comme une unité. Lorsque nous constatons que lune delles doit pouvoir disposer de plus despace pour sa croissance, le même besoin existe chez les autres. Cela simplifie de beaucoup le service de chaque rucher. Rien ne cause plus de travail et de perte de temps dans une grande exploitation que des populations qui, daprès la moyenne, sont ou trop fortes ou trop faibles pendant le stade de leur développement, avant la grande miellée. Les ruchées faibles, abandonnées à elles-mêmes, natteignent pas la force nécessaire pour le moment de la récolte et saccroissent souvent grâce aux apports de celle-ci. Par contre, les ruchées trop développées dépensent souvent leur force par un essaimage inutile, bien avant que débute la miellée.
Cette égalisation des populations se révèle avantageuse aussi pour le profit pécuniaire de lexploitation. La réflexion, confirmée par la pratique, apporte la preuve que, par cette méthode dégalisation, la totalité des forces des populations doit être, au moment de la grande miellée, supérieure et en réalité, elle lest à celle quelles auraient eue sans légalisation. Ce fait apparaît de façon évidente dans le résultat final de la récolte.
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