Jos Guth & Co – Elevage, Sélection et Insémination instrumentale des Reines d’Abeilles – Troisième Chapitre

Jos Guth: Elevage, Sélection et Insémination instrumentale des Reines d’Abeilles

 

Elevage, Sélection et
Insémination instrumentale
des Reines d’abeilles

publié en français
par le Syndicat National d’Apiculture,
Paris
, 1990.
épuisé.
par Jos Guth

Jos Guth
Photo Nicolas Schroeder

LU-5460 Trintange
Luxembourg

 

TROISIÈME CHAPITRE

Appareil de Reproduction chez l’Abeille

16.– Description de l’Appareil Reproducteur

16.1. La reine

Les organes sexuels de la reine ne sont visibles qu’après ouverture des segments abdominaux avec les crochets de l’appareil d’insémination. Le segment ventral (tergite) est maintenu par le crochet ventral. L’aiguillon est tiré en arrière à l’aide du crochet dorsal perforé.

L’appareil vulnérant (avec l’aiguillon et les 2 poches à venin) est l’organe dominant, perceptible dès l’ouverture.

Le vaste préambule appelé chambre de l’aiguillon constitue sur sa paroi inférieure le vestibule vaginal. Suite à l’élévation de l’appareil vulnérant on perçoit au fond le tissu blanc brillant de l’orifice vaginal, avec en son milieu le vagin et des deux côtés les poches latérales.

L’organe génital du mâle pénètre dans le vestibule mais pas directement dans le vagin.

croquis de la constitution des organes sexuels de la reine

Fig. 16.  Description schématique des organes sexuels de la reine, décrits latéralement dans l’abdomen  Schéma Jos Guth, d’après Snodgrass.

L’étude de la copulation a nécessité la mise en place de dispositifs particuliers. En 1984, G. Koeniger étudia les modalités d’accouplement avec des reines maintenues en haut d’un mât. Une fois accouplées, les abeilles sont congelées, ce qui permet un examen ultérieur. On a ainsi constaté que la position de l’aiguillon pendant le coït joue un rôle essentiel. Tout l’appareil vulnérant est ainsi rejeté en arrière, vers la tête et est tourné de manière à ne pas blesser le partenaire. Cette intervention provoque une transformation des parois en chitine de la chambre de l’aiguillon et du vestibule vaginal. La peau se tend de telle façon que les replis du vagin s’étirent alors qu’ils en recouvrent l’entrée à l’état de repos. L’ouverture vaginale prend ainsi une forme d‘entonnoir, ce qui permet la pénétration par l’organe du mâle.

croquis des organes sexuels de la reine

Fig. 17.  Description des organes sexuels de la reine, vus de dos.
Schéma Jos Guth, d’après Snodgrass.

À la question: comment les muscles de l’appareil vulnérant et ceux de la région génitale réagissent ensemble ?  Ceci serait à déterminer par des recherches ultérieures.

Un clapet bloque le passage direct dans la chambre vaginale et à l’oviducte médian. Lors de l’introduction de la pointe capillaire en insémination, ce clapet doit être dévié. L’oviducte médian est relié aux ovaires par deux oviductes latéraux.

Le sperme est transmis au cours de la fécondation naturelle ainsi qu¹au cours de l’insémination dans la chambre vaginale et les oviductes. De là, il migre par un canal dans la spermathèque ; il avance dans le canal grâce aux mouvements propres à la musculation et à la sécrétion des glandes [Ruttner et al.].

La spermathèque de forme sphérique a un diamètre d’environ 1 mm servant de réservoir à de cinq à sept millions de spermatozoïdes. Dans un milieu alcalin d’un pH de 9 à 9,5, les spermatozoïdes sont gardés vivants dans certains cas jusqu’à 5 ans. Ils sont alimentés en substances nutritives par des glandes et en oxygène par les trachées entourant la spermathèque.

Un muscle servant de valve et de pompe (ductus spermaticus) à l’embranchement du canal de la spermathèque régularise le débit de quelques spermatozoïdes destinés à la fécondation d’un œuf.

La spermathèque d’une reine vierge est remplie d’un liquide clair. Chez les reines fécondées, on aperçoit le sperme d’une couleur crème marbré à travers la paroi transparente.

L’extraction de la spermathèque se réalise facilement. On arrache avec les doigts ou une pince les deux segments abdominaux arrière. On remarque sans problème la petite bille glissante.

16.2. Le Mâle ou Drone.

Les.organes reproducteurs sont composés de :

  • deux testicules
  • deux vésicules séminales
  • deux glandes à mucus
  • un canal d’éjaculation et
  • l’organe de copulation (endophallus).
croquis de la constitution des organes sexuels de la reine

Fig. 18.  Description schématique des organes sexuels du drone ou mâle, décrits latéralement dans l’abdomen  Schéma Jos Guth, d’après Snodgrass.

Les testicules de forme ovale ont chez le nouveau-né une longueur de 5 mm et se trouvent au-devant de l’abdomen. Au stade larvaire : le développement des testicules ainsi que la formation des spermatozoïdes se produisent à partir du 4e ou 5e jour de la phase nymphale. Deux à trois jours après la naissance les spermatozoïdes migrent par le canal déférent vers les vésicules séminales en forme de bouteille. (Kurennoi 1953 et Mindt 1962) où ils restent emmagasinés jusqu’à l’accouplement. La maturation sexuelle intervient vers le 12e jour de leur éclosion. La liaison des glandes à mucus avec l’organe de copulation est obtenue par l’intermédiaire d’un long conduit d’éjaculation.

Tous ces organes remplissent la majeure partie de l’abdomen du mâle. Lors de l’accouplement, l’éversion de l’endophallus se produit. La contraction de la musculature de l’abdomen intervient dans le rejet brusque du sperme et du mucus qui sont évacués vers l’extérieur par le canal d’éjaculation et l’organe d’accouplement retourné.

L’éversion et l’éjaculation se manifestent également lorsqu’une pression est exercée sur l’abdomen. Ceci est lié avec la mort du mâle.

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publié en français
par le Syndicat National d’Apiculture,
Paris
, 1990.
épuisé.
par Jos Guth
LU-5460 Trintange
Luxembourg