Groupe des Goulettes – Informations Inséminations
Voici les informations de base des Insémination du Groupe des Goulettes. Pour plus de renseignements, essayez de chercher parmi les réponses aux questions les plus fréquentes que vous obtiendrez en visitant la page du site web concernant les questions fréquentes (FAQ).
L’insémination en groupe a lieu chaque année entre la fin juin et la mi-juillet. Pour y participer et faire inséminer vos reines, vous devez vous inscrire sur le forum « Liste [Insem] », auprès du responsable du forum : Jean-Marie Van Dyck . Vous recevrez en temps utile les instructions pour l’inscription de vos reines (nombre), en principe avant le 15 avril, ainsi que vos desiderata éventuels concernant le jour de passage. L’inscription définitive se fait avant la 15 juin. Cela nous permet d’établir un ordre de passage définitif.
Il est aussi possible d’obtenir, pour un prix raisonnable, des cellules royales d’origine sélectionnée, prêtes à naître, à réceptionner le jour dit auprès de André Bosseaux, à Wellin.
Principes de nos actions …
Ces quelques mots pour reprendre les principes de nos « action-inséminations » de reines d’abeilles. Si vous connaissez des apiculteurs intéressés qui ne font pas partie de notre groupe d’insémination, transmettez leur ce message et suggérez-leur de s’affilier.
La constatation primaire est que depuis un demi-siècle au moins, les fécondations naturelles de nos reines ne donnent que ce que l’on appelle à Bruxelles des zinnekes c-à-d. des métisses incontrôlées.
Qu’est-ce qui fait une reine en lignée pure ?
C’est une reine dont la colonie posséde toutes les caractéristiques (ce que l’on appelle le phénotype) de la race concernée et dont tous les éléments de la progéniture — par là je veux dire toutes les colonies-filles — possèdent toutes ces caractéristiques. Au moins à des degrés divers, dans le cadre d’une biodiversité raisonnable.
Quand je dis le phénotype, je ne parle évidemment pas seulement des caractéristiques de couleur du corps et de longueur des poils, ainsi que du dessin des nervures de l’aile de cette abeille, mais bien sûr des qualités physiologiques typiques établies de longue date chez les colonies de cette race. Pour l’abeille Buckfast — développée et stabilisée par le Frère Adam, qui sera pour cela considéré comme l’apiculteur du XXme siècle, — un article de Paul Jungels décrit très bien ces qualités : L’évaluation des colonies s’appelle cet article qui existe en français, en allemand et en anglais (s’il existe aussi en néerlandais, je le publierais très volontiers en rendant hommage à son traducteur). Les trois livres du Frère Adam sont aussi une source inépuisable de réflexions à ce sujet. Ainsi que le livre explicatif de Raymond Zimmer, son ami et disciple de plus de 20 ans (L’abeille Buckfast en questions). Des données plus précises peuvent être obtenues dans les articles de l’ingénieur norvégien Ansgar Kristian Stigen que j’ai mis en français sur mes pages de bibliographie (voir les articles Art01, Art02 et Art03)
Je ne connais pas d’équivalent publié pour décrire les caractères typiques des abeilles de race noire — durée de vie, puissance de vol, développement et position du couvain, du pollen et des provisions, operculation haute, etc. — et de même pour les abeilles de race carnica. Bien évidemment, si les caractéristiques préconisées par les éleveurs de ces races rejoignent celles décrites par Paul Jungels, c’est que ces éleveurs désirent modifier les caractères typiques de la race qu’ils tentent d’élever pour en faire de nouvelles lignées que j’aurais tendance à appeler des « buckfast-noires » ou des « buckfast-carnica ». Mais pourquoi pas ?
Pas de station de fécondation fiable en Wallonie !
La seconde constatation est que nous ne disposons, en Wallonie d’aucune zone capable de fournir une station de fécondation fiable pour l’une ou l’autre race utilisée chez nous. Des zones sont plus ou moins « valables » mais « peu sûres ». Je ne parle pas de la station de Virelles dédiée à l’abeille noire et surtout à sa « conservation » car elle ne dispose pas d’une politique d’élevage de lignée mais favorise les fécondations par des « mix » mélanges de mâles de lignées diverses et ne permet donc pas de sélectionner raisonnablement vers des caractéristiques définies. Mais c’est déjà cela pourrait-on dire.
Conclusion : pour permettre un élevage de sélection raisonnable il nous a semblé (nous le GrG groupe des Goulettes, sur base des expériences luxembourgeoises) que la meilleure solution à notre disposition est la fécondation instrumentale. La méthode préconisée comporte les impératifs suivants :
- n’élever qu’avec du matériel qui possède le mieux possible les caractéristiques désirées: si possible des reines dont la fécondation et l’évaluation sont contrôlées (insémination ou station, suivi d’une évaluation d’un an au moins).
- ne féconder ces reines qu’avec du matériel ayant les mêmes qualités: donc avec des mâles produits par plusieurs filles d’une reine dont la colonie est ce que nous appelons « colonie-père ». Toutes évaluées également.
- travailler de manière à ce que les petits apiculteurs puissent participer sans trop de contraintes rendant la chose pratiquement impossible. Et donc, qu’ils puissent, eux aussi, disposer dans leurs ruchers de colonies en race pure.
Comment ça marche ?
En fait, il y a « trois possibilités » dont la première est le « strict minimum » exigé des participants : Nous discuterons ensuite des passages « entre guillemets » …
- préparer des ruchettes convenables, y introduire une cellule royale prête à éclore ou une reine vierge (plus difficile) et venir sur place pour faire inséminer cette reine au jour convenu qui devrait être idéalement le 8-10me jour de vie de cette reine, préalablement marquée.
Comme les années précédentes, des cellules prêtes à éclore seront disponibles exclusivement sur commande préalable par convention avec des éleveurs plus chevronnés, d’une part; et d’autre part à partir de l’élevage de Jos et Annette Guth ou Florent Leg, par l’entremise d’André Bosseaux qui ira les chercher au Luxembourg ou en France le jour convenu. Il est évident que ces cellules devront être collationnées le plus rapidement possible — ce jour-là bien sûr — par les intéressés et introduites dans les ruchettes au plus tard dans la soirée après destruction d’un élevage éventuel. Dès qu’ils seront disponibles, des renseignements seront diffusés à propos des lignées prévues.
- posséder ou rechercher des oeufs ou larves valables destinées à être greffées et produire soi-même les cellules royales destinées au numéro 1/
Il est bien entendu que des banques de reproductrices existent dans une série d’endroits dont on vous renseignera les lieux et pedigrees disponibles en temps utile. Il faut savoir que des larves greffées dans leurs cupules peuvent voyager plusieurs heures à l’humidité et au frais: il n’y a donc aucun problème de ce côté-là ! L’élevage (greffage) devrait être entamé le 20-22ième jour avant le jour prévu pour l’insémination.
- être en possession de plusieurs colonies-sœurs, toutes filles d’une colonie ayant été contrôlée comme étant très valable. Ces colonies-sœurs peuvent produire des cadres de couvain de mâle. Ces cadres seront rassemblés par 3-4 dans une RAM (ruche à mâles) et conduits sur les lieux des inséminations si possible dès le début de la semaine pour que tous puissent en profiter. Ces mâles devraient être âgés d’une quinzaine de jours au moins(15-20 j) au moment des inséminations et donc être pondus vers 45-40 jours avant leur utilisation. Pour exclure les mâles plus jeunes qui consomment inutilement la riche nourriture des ouvrières et font perdre du temps aux inséminateurs, il est impératif de retirer des RAM, les cadres à mâles, 15 jours avant leur utilisation
Tous les volontaires sont bienvenus pour cette participation plus exigeante, mais cette collaboration est demandée principalement à ceux qui désirent faire inséminer une vingtaine de reines et plus.
Le « strict minimum » !
Voici ce qui représente le « strict minimum » pour les participants à l’action insémination INSEM …
Pourquoi strict minimum ? Car moins ce ne pourrait être que l’achat d’une reine inséminée à introduire dans une colonie. Encore qu’il faudrait prendre toutes les précautions préalables à cette introduction pour qu’elle se fasse sans problème pour la reine.
Quel serait donc le topo pour ce « strict minimum » ?
- pour chaque reine à faire inséminer, il faut une ruchette c-à-d. mini-colonie peuplée d’abeilles, mais pas trop, car trop d’abeilles perturbent le rucher des insems et font risquer les dérives et le pillage. Il s’avère que les meilleurs résultats sont obtenus avec la mini-plus, peuplée de deux cadrons de couvain et de un ou deux cadrons de provisions plus une ou des cires
- il faut qu’elle soit orpheline et si possible sans possibilité de se remérer c-à-d. plus de couvain ouvert. Il faut donc la préparer 5-9 jours avant la réception des cellules ou des reines vierges
- on y introduit une cellule royale prête à
naître (cellule de 11 jours après le greffage) ou on y
introduit une reine vierge (beaucoup plus risqué pour les reines vierges, voir plutôt l’article dédié) - on vérifie le lendemain (un peu de fumée !) que la reine est née en retirant le support de la cellule royale. Si elle n’est pas encore née, remettre la cellule jusqu’au lendemain
- au cours des cinq premiers jours, marquer la reine (fumée !). Il n’est absolument pas nécessaire que le numéro du badge de la reine corresponde au numéro de la ruchette.
- on empêche cette reine de sortir (faux-plancher avec grille à reine) et on l’empêche même de voir le soleil (ombre, peinture intérieur-extérieur sur la frigolite blanche qui est translucide)
- on amène ces ruchettes sur le lieu choisi pour l’insem… soit le matin du jour, soit la veille
La suite se fait avec l’aide du technicien inséminateur …
- avec l’aide des apis du jour, on introduit les reines en cages ILTIS exclusivement. La cage doit impérativement être identifiée correctement par le code de l’utilisateur ainsi que le numéro de la ruchette.
- on endort ces reines encagées au moyen de CO2, pendant 5 minutes.
- on les remet — en cage — dans leur ruchette respective en attendant l’insémination.
- quand vient son tour, on amène la reine en cage au labo. Et on attend dehors.
- après quoi on reçoit la reine inséminée, clippée et encore endormie dans un petit bocal (potiquet) contenant du CO2 pour qu’elle dorme au moins 3 minutes (minuterie).
- on remet gentiment la reine dans sa ruchette en la déposant, encore totalement endormie, dans un petit hamac de papier (PQ) collé sur la cire, entre deux cadrons.
- le soir, on repart avec les ruchettes ou bien on les laisse quelques jours pour la bonne migration du sperme qui dure environ 40 heures.
Cordialement pour le Groupe des Goulettes …
Jean-Marie Van Dyck