Révérend Père M. Dugat — 1975 — Fécondations dirigées

Description par le R.P. M. Dugat, apiculteur, d’une méthode de fécondation
dirigée des reines d@#8217;abeille

L’élevage des reines simplifié.

si vous préférez,
traduisez ici!

 

Article du Révérend Père M. Dugat †,
Abbaye Notre-Dame des Dombes,
FR-01330 Le Plantay,
France.
Original : L’élevage des reines simplifié,
Plaquette de 36 pages, parue en français,
dans un cahier de vulgarisation apicole,
Abbaye N.-D. des Dombes,
avec leur permission

Chapitre X — Fécondation naturelle dirigée

Après de nombreuses années d’essais, je me fais un devoir de livrer au public apicole la méthode
suivante de fécondation naturelle dirigée (appelée me semble-t-il, à rendre de grands services à tous
ceux qui désirent contrôler sérieusement la pureté de leurs races d’abeilles).  Basée sur les lois naturelles
elle donne des résultats tellement constants qu’elle permettra la sélection la plus rigoureuse des
apiculteurs.  Si je ne l’ai pas fait connaître plus tôt, c’est pour pouvoir donner plus de précisions sur les
conditions indispensables à une parfaite réussite.

Matériel nécessaire :

Une cage à reine, genre Perret-Maisonneuve, munie d’un réservoir destiné au
nourrissement (cupule ou bouchon creux) et pouvant contenir une reine
et une vingtaine de mâles.

Mode Opératoire :

  1. Empêcher la reine vierge de sortir après sa naissance, en mettant un zinc perforé devant l’entrée. 
    Bien s’assurer que la ruche ou ruchette n’ont pas d’autres fuites par où la reine
    pourrait sortir.
  2. Cinq jours après la naissance, le soir à 5 heures (18:30 h. heure d’été), c’est-à-dire au moment où plus aucun mâle ne sort
    plus, prendre la reine vierge, la mettre en cage, fermer la ruche.  Délivrer la reine sur la planche de vol.  Le
    zinc perforé l’empêche de rentrer immédiatement.  Elle s’envole et s’oriente en traçant dans l’air des
    cercles concentriques de plus en plus vastes.  S’écarter de la ruche pour ne pas l’induire en erreur
    sur son orientation.  Après quelques minutes elle se repose sur la planche de vol.  Voyant l’entrée encore
    obstruée pour elle, elle s’envole à nouveau et recommence son manège.  Après 5 minutes, enlever !e
    zinc perforé, la reine revient et rentre en ruche.  Quand elle est entrée, remettre le zinc perforé.
  3. Le lendemain soir, à la même heure, recommencer la même opération dans tous ses détails, afin que
    la reine soit bien orientée.  Avoir la patience d’attendre son retour car alors elle s’absente pour plus
    longtemps que la veille, probablement à la recherche de bourdons.  Elle est alors à point pour la
    fécondation.
  4. Le lendemain matin, nourrir très tôt la ruche avec du miel liquide tiède.  Ce nourrissement excite la
    reine vierge qui cependant ne peut sortir à cause du zinc perforé de l’entrée, Vers 10 heures, quand
    aucun mâle n’est en l’air et si la pluie ne tombe pas mettre en cage la reine vierge avec 10 à 20 bourdons
    de la ruche désirée, choisis parmi les plus forts.  Apporter 10 jeunes abeilles de la même ruche que la
    reine.  Garnir de miel durci le bouchon nourrisseur.  Les abeilles le sucent et en gavent la reine et les
    bourdons.  Prendre la cage, s’éloigner le plus possible de la ruche mais pas plus de 200 mètres, placer la
    cage au soleil ou à défaut en „plein jour“.  Après 10 minutes la surexcitation est à son comble.  Ouvrir
    alors la cage.  Reine et bourdons s’envolent en tourbillon, en se poursuivant.  Revenir à un mètre ou deux
    de la ruche, et enlever le zinc perforé de l’entrée.  Dix à vingt minutes après on voit revenir la reine
    porteuse de filament blanc, signe de son accouplement qui s’est accompli avec l’un des bourdons
    contenus dans la cage.  La réussite est assurée dans la proportion de 98 %.  Même s’il y avait par hasard
    quelque bourdon étranger en l’air, ce sont les bourdons encagés qui poursuivent la reine.  Des
    observations précises qu’il serait trop long de relater ici, en font foi.

    S’il pleut le matin on peut opérer le soir, en nourrissant deux heures avant, mais l’ambiance est moins
    favorable à une parfaite et rapide opération.

    Tous les détails de cette technique doivent être rigoureusement observés.  Le travail paraît astreignant, mais on a l’avantage d’avoir une race d’abeilles stable et choisie et de pouvoir vérifier les aptitudes
    physiques de la reine au vol de fécondation (*).

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(*) La reproduction et la traduction en toutes langues de ce chapitre sont strictement et rigoureusement
interdits, sans autorisation expresse de l’auteur.

Original : L’élevage des reines simplifié, pp.35-36
Plaquette de 36 pages, parue en français,
dans un cahier de vulgarisation apicole,
Abbaye N.-D. des Dombes,
avec leur permission.
Article du Révérend Père M. Dugat †,
Abbaye Notre-Dame des Dombes,
FR-01330 Le Plantay,
France.