Les abeilles à miel — Apis mellifera — Hans Røy

Les caractéristiques des espèces et des races, le déploiement initial, les situations actuelles, les possibilités d’application en apiculture rationnelle.

 

L’abeille
Apis mellifera

 

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1996, p. 5-19 et dans …
Tidsskrift for Biavl
Nr. 3: 72-75, 4: 104-107, 7: 201-204,
8 238-240, 9:262-264, 10: 294-297.
par   Hans Røy,

Hans Røy

Heboltoft  8
6950 Ringkøbing,
Danmark

Les caractéristiques des espèces et des races, le déploiement initial, les situations actuelles, les possibilités d’application en apiculture rationnelle.

Les espèces, leurs caractéristiques et leurs déploiement initial

Apis cerana – Apis florea – Apis dorsata – Apis laboriosa – Apis andreniformis et Apis mellifera.

Ces espèces connues, nommées et décrites ont toutes leur origine dans l’Ancien Monde : l’Europe– Asie et Afrique.

Arternes oprindelige udbredelse.

Fig. 1.  Premier déploiement des espèces

Apis mellifera, notre abeille, est l’abeille de l’Occident. Son déploiement initial s’est étendu de la pointe Sud de l’Afrique jusqu’au Nord à proximité du cercle polaire arctique. Vers l’Est, elle s’est étendue jusqu’à l’ouest de l’Iran au Sud et jusqu’à l’est des Mts Oural, au Nord. On n’a pas décrit les extrémités de la propagation de cette espèce en Asie centrale, au sud-ouest des Monts Oural.

Les espèces Apis cerana, florea, dorsata, laboriosa et andreniformis sont largement répandues dans la majeure partie du continent asiatique, le Japon et l’Indonésie.

Répartition géographique secondaire.

Fig. 2.  Répartition géographique. _____ Apis cerana, …… Apis florea og —— Apis dorsata

Ces espèces ne sont pas vraiment séparées car n’étant pas interfécondes, elles peuvent cohabiter sans s’hybrider.
En Asie, les trois espèces, Apis cerana, Apis florea et Apis dorsata, pourraient se situer dans la même zone, comme on peut le voir sur la Fig. 2.  Les espèces Apis laboriosa et Apis andreniformis sont situées dans la même région, mais elles sont loin d’avoir la même distribution.
L’espèce d’origine a disparu en Asie, ainsi que depuis longtemps, différentes races originales de l’espèce Apis mellifera

Les espèces asiatiques

Apis cerana

Apis cerana.  Un essaim .

Fig. c.  Essaim de Apis cerana.  Les abeilles sont, comme on peut le voir, tout à fait pacifiques

Apis cerana

Fig. a.  Apis cerana.  Ruche avec sept haussettes,
lors de la miellée principale.

Alors que les autres espèces d’Asie sont considérées comme des abeilles « sauvages » qui n’intéressent réellement que les chasseurs de miel, les cerana sont traitées comme un « bétail » élevé pour la production de miel, de la même manière que la plupart des races de Apis mellifera.

Apis cerana est l’équivalent de l’Est à notre apis mellifera. Il a le style de vie des abeilles asiatiques avec un comportement similaire à celui de Apis mellifera. Les exigences de cerana concernant les conditions écologiques sont assez semblables à celles des mellifera. Comme elles, Apis cerana a pu s’adapter, à la fois aux conditions tropicales ainsi qu’aux conditions qui prévalent dans les régions froides de la Sibérie et du Nord de la Chine.

Apis cerana: cadre plein de miel.

Fig. b.  Apis cerana: Cadre de hausse rempli de miel.

Traditionnellement, on distinguait trois variantes : Apis cerana japanica, Apis cerana indica og Apis cerana cerana. Mais dans la Chine d’aujourd’hui, on compte au moins huit variantes.

La production de miel que peut atteindre une colonie cerana ne semble pas impressionnante à nos yeux d’occidentaux. Mais elle est bien résistante à la loque américaine et résiste très bien contre le varroa. En cas de trop de perturbation, elle est sujette à la migration et à la désertion, laissant la ruche vide.

Apis florea

Colonie d'Apis florea au-dessus de son rayon.

Fig. c.  Colonie d‘Apis florea sur son rayon.

Cette espèce vit en général à des altitudes jusqu’à 500 m.  Mais elle n’est pas non-migrante, car on sait qu’elle peut se déplacer jusqu’à des 1 500 m en été. De cette façon, les survivantes peuvent passer la période sèche et très chaude. La florea cherche souvent à trouver refuge dans un environnement protégé (murs et crevasses) pendant les mois d’hiver, alors que l’été elle construit librement ses rayons dans les arbres et les arbustes. Leur colonie est réduite à deux rayons souvent placés à quelques mètres au-dessus du sol.

Apis florea est un pollinisateur très efficace, mais on ne les garde pas comme „animaux domestiques“ en vue du miel. Des tentatives de domestication pour la pollinisation ont été réalisées avec succès en Oman. Cependant, les florea restent, dans une large mesure, le „gibier“ des chasseurs de miel.

Apis dorsata

Ouvrière d'Apis dorsata butinant (pollen et nectar) sur une inflorescence de caféier.

Fig. d.  Ouvrière d‘Apis dorsata butinant le nectar sur une inflo­res­cence de caféier.

Apis dorsata est une abeille des hauts plateaux, vivant à des altitudes entre 1 000 et 2 000 mètres. C’est une grande abeille qui construit un nombre limité de très grands rayons accrochés sous des affleurements rocheux, sous les branches des grands arbres ou même sous des poutres monolithiques de grands monuments. Elle aime s’établir en communauté à côté d’autres colonies. Les abeilles de cette espèce sont très agressives et en cas de perturbations, les abeilles de toutes les colonies poursuivent les perturbateurs sur de longues distances. En Inde,on peut observer des colonies sous des ponts et dans des bâtiments important, dans les zones urbaines où passent beaucoup de gens, sans causer de problème. Apis dorsata peut migrer sur de très longues distances. Ses colonies sont la proie favorite des chasseurs de miel.

Apis laboriosa

L’abeille Apis dorsata a souvent été appelée « abeille géante ». Cependant, l’abeille Apis laboriosa qui est une espèce différente, découverte plus tard, est celle qui peut réellement mériter ce nom. Les ouvrières ont une longueur du corps variant de 15 à 17 mm (plus grande que la plupart des reines de l’espèce Apis mellifera).
Les modes de vie des laboriosa sont très similaires à ceux des dorsata. Elles vivent cependant dans des zones plus élevées, de 1 000 à 3 500 mètres d’altitude. Elle est très répandue dans les régions du nord-ouest de la Chine, au Tibet et au Népal. Elle est décrite comme plus agressive — si c’est possible — que la dorsata. L’abeille n’est, la plupart du temps, installée que sur un seul et très grand rayon, de 1,5 à 2 mètres de long et jusqu’à 1,5 mètres de haut. Comme pour la dorsata, elle est très recherchée par les chasseurs de miel et on la considère comme menacée par l’intensité de cette chasse au miel.

Apis andreniformis

C’est une petite abeille noire qui est largement utilisée dans plusieurs provinces chinoises. On la connaît probablement aussi dans d’autres pays asiatiques.
Cette abeille construit son nid, qui se compose de deux seuls rayons, dans l’herbe ou les arbustes à quelques mètres au-dessus du sol. Les colonies de cette espèce ne sont guère grandes. Elles vivent dans certaines provinces chinoises. Il y a plusieurs périodes de récolte au cours de l’année. Une colonie ne rassemble qu’au plus un kilo de miel pendant chaque période. Cette espèce est décrite en tant qu’excellent pollinisateur.

Krydsnings– og kombinationsavl med honningbien p7-11

L’abeille de l’Ouest — Apis mellifera

Apis mellifera est la seule espèce d’abeille qui a pris une importance capitale dans l’apiculture rationnelle du monde occidental. La nature et l’intervention humaine l’ont maintenant étendue à presque toutes les parties du globe.

Partout où les colonisateurs s’implantèrent, il apportèrent l’abeille de leur pays d’origine. Et l’espèce a été capable de s’adapter avec succès à presque toutes les conditions rencontrées. En Amérique du Nord, l’indien prétendait qu’elles étaient annonciatrices de l’arrivée des blancs. En Amérique du Sud, où les Espagnols et Portugais avaient importé l’abeille ibérique, cette abeille, depuis cette période et jusqu’il y a peu, n’avait pas été en mesure de s’adapter assez efficacement pour résister à la pression génétique des abeilles africaines, introduites il y a quelques années, avec le résultat les abeilles africanisées, dont les conditions d’expansion étaient idéales, au grand détriment des habitants d’immenses espaces où elle s’est répandue.
Malheureusement, des problèmes peuvent survenir dans le monde à la suite de telles transhumances. Pensons ici aux maladies et aux parasites. Les cerana ont pu survivre avec l’acarien Varroa jacobsoni, peut-être en raison des habitudes d’élevage des mâles chez cette espèce. Les conséquences d’une transhumance du Pakistan vers l’Allemagne sont telles que l’espèce Apis mellifera est maintenant l’hôte de ce parasite dans presque le monde entier.

Tidsskr.Biavl 1996 Nr4: p104-107

Les abeilles de l’Afrique tropicale

Les races d'abeilles d'Afrique
Fig. d. Répartition géographique sommaire des races et variétés de l’espèce Apis mellifera. modifié selon Franck et al., 2001

L’Afrique tropicale constitue environ la moitié de l’aire de répartition originelle de l’espèce Apis mellifera. De très grandes régions de ce continent étaient et sont encore idéales pour les abeilles et la population est généralement énorme.

Dans la zone tropicale de l’Afrique sub-saharienne, il y a des races non séparées par des barrières géographiques naturelles (mers, chaînes de montagnes, larges zones sèches désertiques) comme cela s’est passé pour le pourtour de la Méditerranée. Ici, les barrières ont été les différentes conditions climatiques et écologiques au cours des siècles. Bien entendu, des métissages ont eu lieu dans les zones frontalières, mais la sélection naturelle a maintenu les races à travers les lentes modifications de l’environnement.

On en a un excellent exemple dans la race A.m.@monticola, vivant dans les régions montagneuses à des altitudes comprises entre 2 400 et 3 200 mètres. Les caractéristiques spécifiques de cette race sont ici maintenues grâce à une pression de sélection permanente de l’environnement (climat froid et très humide), bien qu’un métissage continuel se produise dans la bordure inférieure de la zone.

geografisk udbredelse.

Fig. f.  Un essaim de Apis mellifera.
Photo Asger Søgaard Jørgensen.

Seules une douzaine de races à travers l’Afrique ont été plus ou moins étudiées et décrites scientifiquement. (Smith 1961 — Ruttner 1975 et 1983), mais suite à un examen plus approfondi, elles pourraient devenir des variantes ou même des écotypes d’autres races. Il est très probable qu’après de nouvelles études, plusieurs races et variétés seront trouvées et identifiées. En effet de très vastes régions d’Afrique n’ont pas encore été étudiées, notamment des pays entiers comme l’Angola, le Libéria, la Lybie et la Sierra Leone.

De 1906 jusqu’au milieu de ce siècle, toutes les abeilles de la zone sub-saharienne furent appelées, d’abord A.m.@unicolor Latrelli, et plus tard A.m.@adansoni Latrelli. Aujourd’hui, la désignation A.m.@unicolor est attribué à la race d’abeilles noires de Madagascar, et A.m.@adansoni est le terme utilisé pour la race d’abeilles de l’Afrique de l’Ouest. Les études et documents morphologiques pour déterminer les races n’ont été validées que jusqu’à la fin des années soixante. Depuis lors, la compréhension scientifique de la répartition raciale des abeilles a changé radicalement.

Les caractéristiques communes à la variété d’abeilles de l’Afrique sub-saharienne, sauf de A.m.@monticola et A.m.@capensis, sont la migration et l’abandon ou évacuation. La raison de la migration est habituellement la sécheresse qui peut être saisonnière. Lors de la migration, la reine cesse sa ponte et lorsque toutes les abeilles sont capables de voler, le départ est donné, laissant le nid vide.
L’abandon ou évacuation est un phénomène spontané, provoqué par des ennemis des abeilles, principalement des lézards. Ce peut être aussi le sauvetage de la colonie suite à un incendie tropical. Il peut être provoqué par les manipulations de l’apiculteur dans la ruche.

Apis mellifera yemenitica

La A.m.@yemenitica est la race décrite le plus récemment (Ruttner, 1975).  Cette race a été constatée, d’abord au Yémen et plus tard au Soudan, Oman et Tchad. C’est la plus petite des abeilles de l’Afrique sub-saharienne. C’est une abeille rustique qui vit dans des zones arbustives arides. Sa distribution complète n’est pas vraiment connue et elle comprendrait plusieurs variantes. On a décrit en Oman des variantes qui seraient pacifiques. Au sein de cette gamme moins agressive, on constate une vieille tradition d’apiculture. En particulier au Yémen et en Oman.

Apis mellifera adansoni

La A.m.@adansoni est l’abeille des plaines de la côte Ouest, avec propagation au Sénégal vers le nord et à la frontière entre Gabon et Angola, au sud. Cette race n’est pas suffisamment décrite. L’examen des abeilles récoltées au Sénégal a montré qu’il existe une séparation raciale bien définie entre A.m.@adansoni et A.m.@scutellataA.m.@adansoni a en fait plusieurs caractères en commun avec A.m.@litorea.  Le terme Apis mellifera adansoni semble être donc conservé uniquement pour des formes locales très primitives.

Apis mellifera capensis

À certains égards, cette race est unique et s’est développée dans une zone géographique très limitée, à la pointe sud de l’Afrique. L’ensemble de la population ne semble pas dépasser les dix mille essaims. Cette race montre quelques caractéristiques semblables à celles d’espèces plus nordiques. A.m.@capensis est décrite comme paisible. Biologiquement, cette race diffère de toutes les autres races connues. Ainsi, les œufs pondus par les ouvrières pondeuses, à quelques exceptions près, se développent en ouvrières. Les œufs pondus par ces ouvrières pondeuses peuvent donc se développer en reine. Ces reines, après accouplement, sont en mesure de permettre à l’essaim de continuer à vivre normalement.

A.m.@capensis n’est donc utilisée que localement et dans une mesure très limitée. Des expériences ont été réalisées sur cette race au cours des dernières années. Un des points intéressants de cette race serait la courte durée du temps de développement de la progéniture.

Apis mellifera unicolor

L’abeille de Madagascar, A.m.@unicolor est complètement noire. Cette race, malgré l’isolement géographique de l’île, comporte des caractéristiques morphologiques communes avec A.m.@scutellata et A.m.@monticola. Mais pas avec l’espèce la plus proche sur le continent, A.m.@litorea. On trouve deux écotypes dans cette race de Madagascar : le type des plaines qui vit dans les zones côtières et le second type préférant l’altitude. La variété montagneuse est reconnue comme pacifique sans tendance à attaquer. Cette race est insuffisament étudiée et décrite.

Apis mellifera litorea

A.m.@litorea est aussi une race étudiée tardivement et décrite assez récemment (Smith, 1961; Ruttner et Kauhausen, 1985). La race est répartie sur de vastes zones le long de la côte est de l’Afrique : au Kenya dans le nord et au Mozambique dans le sud. Son aire de répartition se limite à la zone chaude et humide le long de la côte. La race a des caractéristiques morphologiques communes avec A.m@adansoni, mais seulement très peu avec A.m.@scutellata. Cette race joue un rôle important dans la production de miel pour les habitants de cette région.

Apis mellifera scutellata

La race A.m.@scutellata a effectué sa diffusion dans le pays de forêt ouverte, couvrant de vastes zones de l¹Afrique du Sud, à une altitude comprise entre 500 et 1 500 mètres. Cette race est maintenant décrite en détail comme une variété distincte (Ruttner et Kauhausen, 1985). Cette abeille est connue et décrite depuis de nombreuses années en ce qui concerne ses caractéristiques. Traditionnellement, on l¹utilise dans plusieurs pays, et même dans des ruches modernes à cadres mobiles.

Apis mellifera scutellata possède toutes les caractéristiques « africaines » à une intensité maximale. On connaît cette race car elle est responsable de ce qu¹on appelle l¹« africanisation » des abeilles d¹Amérique du Sud. On n¹observe pas en Afrique le parasitisme social de la reine [Une jeune reine fécondée, cherche une ruche ou un essaim hôte et se fait adopter. La reine hôte est tuée et remplacée par la jeune reine.] que l¹on a observé en Amérique du Sud chez l¹abeille africanisée. La production d¹essaim et la capacité à fournir des essaims est très grande. Chaque année, la colonie produit un essaim, et parfois plusieurs. Les exigences de cette abeille sont manifestement modestes. Elles utilisent parfois un simple trou dans le sol. Les variations saisonnières des plus riches sources de nectar provoquent leur migration. On en a observé sur des distances de 1 500 mètres de hauteur. Des essaims sont en mesure de quitter une zone temporairement désavantagée par la sécheresse ou des incendies tropicaux. Ils laissent complètement vides des espaces de 200-300 km, mais colonisent de nouveau cette zone rapidement quand les conditions sont de nouveau favorables.

La scutellata est une petite abeille et par conséquent, les cellules des rayons sont aussi petites (4,7-4,9 mm). La distance entre les rayons n¹est que de 32 mm. Le temps de développement du couvain est de 18,5 à 19,0 jours.

Apis mellifera monticola

Séparation écologique.

Fig. f.  Séparation éco-géographique entre A.m.@litorea, A.m.@scutellata et A.m.@monticola.

La monticola est aussi une variété récemment décrite (Smith, 1961 et Drescher, 1975). Cette abeille, un peu plus grande, vit exclusivement dans des altitudes élevées, de 2 500 à 3 100 mètres au dessus du niveau de la mer, dans la zone de distribution des A.m.@scutellata et A.m.@litorea. On l¹a décrite, entre autres, sur le Mt Elgon, sur le Mt Meru et le Mt Kenya dans la région du lac Victoria en Afrique de l¹Est.

Cette race vit dans des conditions écologiques extrêmes. C¹est un climat froid et humide avec peu d¹heures d¹ensoleillement. Il peut même y geler la nuit, à tout moment de l¹année. Ces abeilles ont un bon tempérament qui semble dominer complètement la mauvaise humeur de la scutellata à la suite des métissages.

La monticola a reçu nettement plus d¹attention depuis son importation en Angleterre en 1988. Ensuite on la trouve en Suède et plus tard en 1992 au Danemark. La première importation de monticola est trouvée au Luxembourg en 1991.

Elle est utilisée localement et logée dans des troncs d¹arbre creux placés horizontalement et suspendus dans les arbres pour éviter les prédateurs.

Krydsnings– og kombinationavl s 11-14
Tidsskr. Biavl 1996 Nr7 : s201-204.
L¹élevage de croisement et de combinaisons des variétés d¹abeilles

Les abeilles au Nord du Sahara

Cet article rend compte de toutes les races d¹abeilles mentionnées comme races de l¹Afrique du Nord. Les races européennes seront décrites dans un article ultérieur.

Toutes les races et variétés au Nord du Sahara sont traitées sous la même rubrique que les abeilles de l¹Europe centrale et septentrionale, parce que le comportement des abeilles au Nord du Sahara diffère de manière significative des abeilles de l¹Afrique tropicale. Les A.m.@sahariensis et A.m.@intermissa, regroupées parmi les abeilles africaines, ont cependant des caractéristiques « tropicales » d¹une tout autre intensité que ce que l¹on observe chez les abeilles au Sud du Sahara. L¹abeille égyptienne A.m.@lamarkii appartient au groupe des abeilles à l¹Est de la Méditerranée.

Mélanges

En Europe, l¹espèce à évolué différemment dans les diverses aires géographiques plus ou moins encombrées par les glaciers lors des glaciations, et par après occupées de nouveau. L¹homme a récemment (XIXième siècle) rompu ces barrières par des importations de gauche et de droite. À la suite de quoi un vaste métissage s¹est produit. Les races et les variétés disparaissent tout à fait. Et dans le contexte écologique, l¹intervention humaine est désormais une menace grave qui tend à égaliser toutes les races, mêmes les plus tenaces (de culture, de plantations, de déforestation, d¹utilisation de pesticides).

Les races les plus connues et les mieux décrites du Nord et l¹Est de la Méditerranée sont bien sûr des races, dont chacune possède une telle somme de propriétés qu¹elles ont acquises en vivant en race pure (élevage de race) dans chacune des conditions européennes. A.m.@ligustica, A.m.@carnica, A.m.@mellifera et A.m.@caucasica, mais aussi d¹autres races et variétés sont intéressantes, peut-être précisément dans le but de l¹élevage de combinaison.

Description des races d¹abeilles

Grâce au Frère Adam et de nombreuses années de travail important avec évaluations et appréciations des caractéristiques de chaque race, à la fois en élevage pur et en association d¹élevage, notre connaissance des races et de la variété des propriétés des abeilles s¹est nettement améliorée. Le Frère Adam est le seul chercheur qui ait décrit de nombreuses races d¹abeilles, non sur leurs caractères morphologiques, mais sur leur valeur économique dans l¹apiculture rationnelle. Bien que son travail de sélection a été poursuivi pendant presque plus qu¹une vie, il y a longtemps que ses dossiers sont devenus disponibles sous forme d¹articles complets et même de livres. Ces nombreux commentaires et documents nous présentent tout un monde d¹informations précieuses pour ceux qui sont vraiment intéressés.

répartition en Afrique et Europe

Fig. 5.  Apis mellifera, races et variétés au Nord du Sahara et en Europe.

Les races et variétés suivantes ont aussi été mentionnées pour leur valeur en usage économique, en race pure et en élevage de combinaison

Évaluation des souches d’abeilles selon leur valeur d’exploitation

L¹apiculteur désire une abeille calme, paisible, à longue durée de vie, travailleuse, économe en cas de disette, rustique et résistante, et n¹essaimant pas.

Cette somme de propriétés désirables, et d¹autres non désignées, ne se trouvent évidemment pas dans une race géographique. Chaque apiculteur devrait choisir la race, qui selon lui, détiendrait le plus grand nombre de propriétés adaptées aux conditions particulières de sa région. Ou il pourrait choisir de combiner des caractéristiques souhaitables de deux races ou plus dans le dessein d¹élever une abeille qui répondrait à ses exigences particulières. Quoi qu¹il choississe, la connaissance de chaque race est un préalable nécessaire.

Apis mellifera lamarckii

La propagation et le développement de cette race s¹est limité à la vallée du Nil. Isolée du monde extérieur, cette race a développé, depuis des milliers d¹années, une uniformité unique. A.m@lamarckii est une petite abeille qui construit environ mille cellules par dm2 de rayon (sur les deux faces), contre d¹habitude 800 à 900. L¹abeille apparaît orange vif avec une neige de poils blancs, un abdomen segmenté de jaune et le corps est complètement noir.

Malgré l¹importation d¹autres races, principalement ligustica et carnica, la race semble exister sans métissage. On a longtemps supposé qu¹une barrière physique l¹empêchait de s¹accoupler avec d¹autres races. Nous savons maintenant qu¹il n¹en est rien.

L¹abeille A.m.@lamarckii fut élevée en Égypte pendant de nombreux millénaires. La ruche utilisée était et est toujours actuellement constituée d¹un long tube en terre, un tuyau dirait-on, fermé aux deux extrémités par un opercule en bois dont l¹un comporte l¹entrée. Ces tubes sont souvent empilés jusqu¹à plusieurs centaines. Une telle opération nécessite une connaissance incroyable des abeilles, ce qu¹ils ont.

Cette abeille existe encore, malgré l¹utilisation intensive de produits phytosanitaires. On ne connaît pas d¹élevage local. Cette race a été utilisée en élevage de combinaison, et il en a une parcelle dans toutes les lignées de combinaison danoises. Un des intérêts passés de cette abeille est qu¹elle récolte et utilise très modérément la propolis. Aujourd¹hui, on retrouve un regain d¹intérêt pour cette abeille naturelle, pour une tout autre raison. Dans les années 1980, le Varroa s¹est propagé rapidement dans toute la vallée du Nil. Les quelques années suivantes ont vu mourir la majorité des colonies de cette race en Égypte ; aucun traitement chimique n¹étant possible dans ce mode d¹exploitation. Malgré cela, quinze ans plus tard, le nombre de colonies avait presque atteint le nombre existant au début du saccage des acariens. La race devrait donc avoir développé, à la dure, une résistance naturelle.

Plusieurs reines ont été introduites en 1994, au Danemark, pour de nouveaux essais de combinaisons.

Propriétés de la race à l’état pur

Une grande vigueur et remarquable vitalité, une bonne vision, peu d¹utilisation de la propolis. Mais son tempérament est très mauvais, les abeilles piquent rapidement, souvent sans perdre leur dard. En outre elle ont un caractère anxieux et agité. Cela s¹applique en particulier à la reine qui est très difficile à trouver dans un essaim de lamarckii. Cette race ne possède pas la propension à amasser des provisions d¹hiver. Elle ne peut donc hiverner dans des conditions nordiques.

Apis mellifera sahariensis

L’abeille saharienne se trouve aujourd’hui dispersée dans un certain nombre de petites oasis dans les montagnes de l’Atlas, au Maroc. Il y en a aussi quelques occurrences individuelles de l’autre côté, en Algérie. L’abeille est de couleur cuir clair et un petit peu plus petite que les abeilles de races européennes. Au plan local, on entretient ces abeilles dans de petites cavités, ruches primitives, pour la production de miel ménagère. Ces cavités font partie intégrante des murs en pisé et sont accessibles de l¹intérieur de l¹habitation. Cette race a déjà vécu librement dans des cavités d¹arbres ou de plantes, mais cela arrive rarement maintenant. Elle est actuellement fort menacée par l¹utilisation généralisée de produits phytopharmaceutiques. De plus elle est métissée par les transhumances d¹abeilles intermissa venant de la zone côtière

L¹origine de cette race a été longtemps considérée comme une énigme. Des études morphologiques par Ruttner montrent que cette A.m.@sahariensis est étroitement liée à A.m.@adansoni.  Cette race possède une ténacité qui la rend capable d¹hiverner dans des conditions scandinaves.

Autres propriétés de la race à l’état pur

Grande vitalité et puissance de vol, industrieuse, lente à essaimer, paisible et avec une capacité de construction des rayons unique, même en surface importante. La race a une bonne capacité à maintenir l¹ordre dans la ruche, et le couvain est particulièrement compact. Ces abeilles sont très agitées et l¹exubérance est faible. L¹abeille saharienne a été essayée en combinaison à l¹abbaye de Buckfast pendant plus de trente ans, mais elle n¹a jamais acquis le droit d¹entrer dans le noyau. Cependant des essais continuent à être réalisés avec cette abeille en élevage de combinaison, et depuis 1988, également au Danemark.

Apis mellifera intermissa

L’abeille d’Afrique du Nord, l’abeille noire, l’abeille du Tell, abeille tellienne … est considérée comme le moule de base de l’abeille brune européenne A.m.@mellifera.  Un grand nombre de variétés ont été décrites dans toute l’Europe, jusqu’à la Scandinavie et l’Asie du Nord. C’est la race qui effectua la plus forte dissémination, et la tellienne c’est aussi l’abeille qui a la plus mauvaise réputation. L‘intermissa détient la plupart des propriétés des abeilles brunes (ou noires) dans leur degré le plus extrême. « Un enfant sauvage doté d’une abondance primitive d’énergie et de vitalité » (Frère Adam).

A.m.@intermissa se trouve le long de la côte méditerranéenne de l’Afrique, depuis la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Dans une petite zone des montagnes du Rif, au nord du Maroc, existe une variante assez isolée@thinsp;: Apis mellifera major nova, qui diffère en taille de A.m. intermissa.  Cette variété a été exploitée en apiculture primitive avec A.m.@intermissa le long des côtes méditerranéennes de l’Afrique. Aucun travail de sélection dans cette race n’est envisagé. Des observations intéressantes sont actuellement en cours pour tenter de reproduire une résistance à l’acarien Varroa. Varroa a envahi l’Afrique du Nord vers 1980. Et comme aucun traitement ne fut effectué, le nombre de colonies en Algérie est tombé drastiquement? Seules sont restées environ 10% des colonies après les ravages du parasite. La race est actuellement en cours d’expansion dans le pays, apparemment sous une forme plus ou moins résistante à Varroa.

Propriétés de la race à l’état pur

Elle est très rustique et d’une grande vitalité. Elle est nerveuse et de très mauvaise humeur. Sa propension à essaimer est sans bornes. Elle a souvent une attitude hostile vis-à-vis de la reine, une très mauvaise gestion des réserves de nourriture. Elle est sensible aux maladies du couvain et à l’acariose. Elle recueille généralement beaucoup de pollen.

Élevage de croisement et de combinaison des variétés d’abeilles p14-16,
Tidsskr.Biavl 1996 Nr8: s238-240

Apis mellifera syriaca

L’abeille syrienne ne retient l’attention, ni dans son pays d’origine, ni ailleurs. Il s’agit d’une très grande abeille avec une pilosité presque blanche. Il existe quelques similitudes entre l’abeille syrienne, l’abeille lamarckii et la chypriote, mais il y a aussi de grandes différences. Des trois, l’abeille syrienne est la moins intéressante, parce que les bonnes qualités qu’on y trouve le sont dans un mode beaucoup plus dramatique que chez l’égyptienne ou chez la chypriote.

Littérature

Frère Adam. À la recherche des meilleures races d’abeille. 1968. Zell Weierbach, GFR: Walmar Verlag. 128 sider.
Thomas E. Rinderer. Bee Genetics and Breeding. 1986. New York: Academic Press. 425 sider.

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Nr. 3: 72-75, 4: 104-107, 7: 201-204,
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